Jeux 2024 : la cérémonie des paralympiques dévoilée

Vue de la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques place de la Concorde. © Paris 2024

Pour les premiers jeux paralympiques d’été jamais organisés en France, le comité d’organisation des JOP (Cojo) a vu les choses en grand : « On veut ouvrir grand les Jeux paralympiques avec ce lieu : le bas des Champs-Elysées et la place de la Concorde. Ce sont des endroits qui sont absolument majestueux avec des perspectives qui font rêver et qui sont aussi associés au rassemblement de notre pays chaque année », a déclaré Tony Estanguet, président de Paris 2024, le 20 octobre 2022. Cette cérémonie lancera 11 jours de compétitions sportives, qui se termineront au stade de France lors de la cérémonie de clôture, le 8 septembre 2024.

Quatre scènes seront installées place de la Concorde, sur lesquelles se dérouleront plusieurs concerts à la manière d’un festival de musique. Aux quatre coins de la place, 30 000 places payantes seront disponibles pour le public, tandis que 35 000 places gratuites seront réparties le long des Champs-Élysées d’où s’élanceront 4 400 athlètes. Présente à la conférence de presse d’annonce de cette cérémonie, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a tenu à souligner le caractère symbolique de cette place pour une cérémonie de cette ampleur, encore jamais réalisée en France : « Cette place est un symbole d’unité de notre nation et d’unité dans notre volonté d’œuvrer à ce sport plus inclusif. »

Développer l’accessibilité

L’annonce de cette cérémonie est aussi l’occasion de revenir sur l’accessibilité pour les personnes en situation de handicap. « L’inclusion est une priorité pour nos collectivités. Sur les transports, la région Ile-de-France a mis 1,5 milliard d’euros pour rendre accessibles 200 gares, nous sommes à 125 gares accessibles et il y en aura 57 de plus d’ici à Paris 2024 », souligne Patrick Karam, vice-président chargé des sports et des Jeux olympiques et paralympiques à la région Ile-de-France.

Début octobre pourtant, le ministre des Transports Clément Beaune avait avoué que la France était en retard sur ses objectifs en termes d’accessibilité des transports publics, appuyé par plusieurs associations comme APF France handicap qui se sont désolées du manque d’accessibilité des transports parisiens. Seuls 3 % des stations de métro parisiennes sont actuellement accessibles aux personnes en situation de handicap.

La place de la Concorde rénovée avant les Jeux

Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la maire de Paris, a indiqué que divers travaux de rénovation sont prévus d’ici à la cérémonie. « La ville a pris des engagements de rénovation pour que tous les éléments patrimoniaux en visibilité pendant la cérémonie soient rénovés, ce sera le cas des deux guérites surmonté des huit statues représentant les grandes villes françaises. Les guérites Lille et Strasbourg seront rénovées avant les jeux. Nous rénoverons aussi les magnifiques fontaines de Hittorff », précise-t-il.

Quant au grand projet de réaménagement de la place de la Concorde prévu depuis 2018, Emmanuel Grégoire affirme qu’il est trop tôt pour annoncer quoi que ce soit, mais des informations devraient être dévoilées dans les prochains mois. L’ambition de la mairie de Paris était de verdir et de piétonniser une partie de la place avant les Jeux.

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Paris 2024 : la 1re pierre du Prisme, dédié à la pratique universelle du sport, posée à Bobigny

Le Prisme a été conçu selon les règles de la conception universelle et disposera de 13 000 m2 pour développer la pratique du sport pour les personnes en situation de handicap. © Demathieu Bard

C’est l’un des équipements emblématiques des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024, autant par « son ambition que par sa conception », a résumé Stéphane Troussel, président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, lors de la cérémonie de la pose de la première pierre du Prisme à Bobigny. Cet équipement, dont le nom est l’acronyme de pôle de référence inclusif sportif métropolitain, entièrement dédié à la pratique universelle du sport, sera en effet unique en Europe, tant par sa taille – 13 100 m² dont 8 200 m² de surface utile sur trois niveaux – que par la prise en compte de l’ensemble des handicaps. Prévu pour être un site d’entraînement pour les Jeux de Paris 2024, il en constituera l’un des principaux éléments de l’héritage.

Stéphane Troussel s’est déclaré très « heureux de lancer ce beau projet » et a partagé sa « fierté [d’être tous] réunis pour offrir à la Seine-Saint-Denis, à la métropole, à la région et à l’ensemble du pays cet établissement », qui représente un « signal fort », souhaitant « faire du Prisme le vaisseau amiral du développement du sport pour toutes et tous ». Il a également signalé que 200 partenaires ont été associés à la construction du projet et souligné l’intérêt du site d’implantation de Prisme, à proximité de l’hôpital Avicenne et de l’université Paris 13. « Prisme sera aussi un espace de recherche et de formation, l’objectif est que ce soit un lieu ressource pour le monde sportif, les collectivités locales, les clubs… pour faire évoluer les pratiques », a poursuivi le président du Département, à qui la présidente de Région, Valérie Pécresse, a rendu hommage pour « cette superbe idée ».

« Héritage immatériel majeur »

« La Seine-Saint-Denis sera le terrain des Jeux paralympiques, près de la moitié des épreuves paralympiques se dérouleront dans ce département, a quant à elle salué Marie-Amélie Le Fur, présidente du Comité paralympique français. Le Prisme est le symbole matériel d’un héritage immatériel majeur que nous construisons ensemble. [Il] rayonnera bien au-delà du département. » « Le Prisme est un fabuleux témoin de notre ambition, un exemple en matière d’héritage », a renchéri le président de Paris 2024, Tony Estanguet.

Conçu par Gulizzi architecte et l’Agence Romeo architecture selon les règles de la conception universelle, le Prisme pourra accueillir tous les publics et situations de handicap (jusqu’à 1 500 usagers) dans une logique inclusive. Par exemple, une salle multisport aura un plancher LED qui permettra aux déficients visuels d’identifier le terrain, a illustré Amaury Guilbert, ingénieur travaux chez Demathieu Bard, lors de la visite du site.

Investissement de plus de 55 millions d’euros

Réalisé sous maîtrise d’ouvrage du département de la Seine-Saint-Denis par un groupement mené par Demathieu Bard, « le chantier permettra de consacrer 10 % des heures travaillées (plus de 70 000 h) à des publics en insertion professionnelle de la Seine-Saint-Denis et de promouvoir l’accès des PME-TPE du territoire à la commande publique, avec un objectif de 25 % du montant global des marchés, comme le prévoient les engagements pris avec la Solideo », font valoir les porteurs du projet et principaux financeurs.

Le Prisme représente un coût d’investissement de 55,5 millions d’euros HT financé par le département de la Seine-Saint-Denis, avec, à date, les contributions de la métropole du Grand Paris (13 millions d’euros), de la Solideo (4 millions d’euros), de la région Ile-de-France (4 millions d’euros), du Fonds de solidarité et d’Investissement interdépartemental (2,3 millions d’euros) et de la Ville de Bobigny (500 000 euros).

Alors que les travaux ont démarré dans le courant de l’été dernier avec la réalisation des terrassements, la livraison du Prisme est programmée pour le premier trimestre 2024 et une ouverture au public en septembre-octobre 2024.

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Un conseil olympique pour rassurer sur la préparation des JOP

France saint denis construction of a bridge above an highway

Emmanuel Macron a semble-t-il tenu à s’impliquer personnellement pour envoyer un signal rassurant sur l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Un conseil olympique avec les parties prenantes s’est tenu à l’Elysée le 29 septembre durant près de 2h30, permettant de faire le point sur l’avancement des différents dossiers qui suivraient tous le rythme prévu. Et ainsi apaiser les inquiétudes qui se font parfois jour.

Sur chacun des dossiers – abordés parfois en profondeur -, les objectifs affichés semblent en effet être atteints. Sur les chantiers tout d’abord, la Solideo affirme être dans les temps. La désinstallation des grues a commencé sur le site du Village des athlètes et les travaux de second œuvre débutent. Du côté du Centre aquatique olympique, sous maîtrise d’ouvrage de la métropole du Grand Paris, l’installation de la charpente est en cours et la passerelle pour le relier au Stade de France a été posée cet été. Les ambitions en matière de marchés publics semblent pas ailleurs en passe d’être tenues, que ce soit pour l’attribution aux TPE, PME et au secteur de l’ESS (voir encadré) ou pour les clauses d’insertion (50 % de l’objectif cible serait aujourd’hui atteint, soit plus que prévu à ce stade).

1,8 % de dépassement de budget hors inflation

Sur les aspects financiers, les craintes pour la Solideo sont aussi plutôt écartées malgré le contexte d’inflation et de hausse des prix des matériaux. Sur l’enveloppe de 4 milliards d’euros, le dépassement serait limité à 1,8 % hors inflation. La projection de hausse liée à l’inflation est estimée, à horizon 2024 et selon un scénario plutôt pessimiste, à 150 millions d’euros. Si ces chiffres doivent encore être consolidés, l’Elysée considère donc le budget « tenu » et a annoncé que l’Etat prendrait sa part, soit environ les deux tiers comme pour les autres dépenses. Le reste devant être assuré par les collectivités locales, dont les représentants ont fait valoir que cette participation devra tenir compte de leurs autres contraintes.

Du côté de Paris 2024, les projections financières sont « en cours de révision » et une nouvelle maquette doit être finalisée d’ici à la fin de l’année qui permettra de donner de la visibilité sur les recettes et les dépenses. Avec quelques imprévus et l’inflation, l’Etat reste vigilant sur ce point tout en rappelant le principe « les Jeux financent les Jeux », c’est-à-dire sans argent public.

Le défi de la cérémonie d’ouverture

Le conseil olympique a aussi été l’occasion d’aborder les cérémonies d’ouverture, dont celle des JO sur la Seine qui inquiète notamment sur les questions de sécurité. L’Elysée a toutefois rappelé, pour écarter les possibilités de changement, qu’il n’y a pas de site alternatif prévu. Cette étape constitue toutefois un « défi de taille », reconnaît-on au sommet de l’Etat. D’un point de vue logistique notamment, avec la gestion de 162 bateaux qui devront être alimentés en électricité. Jusqu’ici, chaque difficulté a conduit à l’identification de solutions, parfois complexes. Pour les Jeux paralympiques, les études sur l’impact des installations sur la Place de la Concorde sont en cours.

La Seine est par ailleurs au centre des attentions car certaines épreuves doivent s’y dérouler. Un grand plan d’actions a donc été mis en place par les pouvoirs publics afin d’assurer la désinfection des stations d’épuration, de mettre en place des déversoirs d’orages et d’éliminer les mauvais branchements d’évacuation des eaux usées. Haropa port est notamment chargé des réseaux d’assainissement pour que les bateaux ne rejettent plus leurs eaux usées dans le fleuve. A mi-2022, le réseau était en place et la moitié des bateaux étaient connectés.

Les études sur la qualité de l’eau ont par ailleurs démontré que les objectifs prévus pour 2022 sont atteints et que les travaux nécessaires sur les usines d’assainissement ont été réalisés. Des déversoirs d’orage restent en revanche encore à construire. Des sites de baignade ouvriront progressivement et des événements tests doivent avoir lieu à l’été 2023.

« Etat d’esprit collectif »

D’autres sujets ont été balayés lors de cette réunion, dont la sécurité – qui nécessitera la mobilisation des polices municipales – ou les transports, avec un calendrier qui devrait être tenu pour le prolongement de la ligne 14 du métro. Sur l’héritage et la billetterie, les travaux avanceraient aussi au rythme prévu.

« Tout le monde a salué l’état d’esprit collectif et la volonté d’avancer, rapporte Stéphane Troussel, président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, qui participait à ce conseil olympique. L’état d’esprit était très positif. »

Marchés publics : le compte n’y est pas… encore

La Fédération française du bâtiment (FFB) Ile-de-France alertait récemment sur le fait que, sur les ambitions de la Solideo d’attribution des marchés publics aux TPE, PME et acteurs de l’ESS, le compte n’y était pas. Nous rapportions ainsi dans nos colonnes le 16 septembre que, à la mi-février 2022, seulement 14 % des montants des marchés avaient bénéficié à cette cible. La Solideo indique, elle, un chiffre de 24,3 % en février et de 30,3 %, soit 438,6 millions d’euros au 13 septembre. « Ce montant représente 85 % de notre objectif à horizon 2024 », indique le maître d’ouvrage des équipements olympiques.

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