Grand Paris express : à 52 m sous terre, la station de Saint-Maur – Créteil prend forme

Sgp

« Il faut imaginer une construction à l’envers, on commence par le dessus et on descend sous terre », exposait l’architecte Cyril Trétout, l’un des associés de l’agence Anma, mardi 22 novembre 2022. L’opération de construction est devenue titanesque depuis qu’un sol argileux a considérablement alourdi les opérations. Une curiosité géologique et surtout un imprévu de taille. Alors que le projet initial devait s’enfoncer à 15 m sous terre, il faut désormais aller chercher la roche à près de 57 m de profondeur, voire même à 70 m pour les murs extérieurs coulés. La contrainte a ainsi fait, presque par hasard, de la future gare de Saint-Maur – Créteil la plus profonde de France. Elle détrône ainsi la station Abbesses, à Montmartre, qui détenait jusqu’à présent le record (36 m).

Pour observer les travaux en cours, il faut passer derrière les palissades des rues Remises et Bobillot. Là, s’ouvre un espace de 8 300 m² où s’activent les compagnons entre les grues et les tiges métalliques. Au centre, un puits, encore à ciel ouvert, s’enfonce telle une bouche béante dans la terre. L’édifice fait 56 m de long pour 37 m de large. « Ce sont des techniques de travaux classiques mais le projet est rendu exceptionnel par son ampleur, sa profondeur et par son inscription dans le tissu urbain. Nous sommes à proximité direct du RER A et des habitations de cette place. Il ne faut pas de vibrations », explique l’architecte. Toutes les données du chantier sont donc surveillées au millimètre près. Marge de manœuvre pour les vibrations ? 9 mm. Pression ? 5 barres au fond du puits. Volume de béton ? 27 500 m2. Sur ce chantier XXL de la ligne du Grand Paris express, on aime les chiffres ronds, et l’on innove à mesure que le chantier évolue.

Inverser la logique

« A la base, on devait construire la gare puis le tunnelier devait arriver dans le sarcophage et poursuivre sa route. Mais le début des travaux a pris du retard et le tunnelier en 2020 est passé avant que la gare ne soit construite, on était alors qu’à la cinquième dalle sur les sept prévues ». Il a donc fallu inverser la logique. Le tunnelier est passé puis la gare s’est construite, depuis la surface en descendant étage après étage.

Pour aller voir ça de plus près et rejoindre le plancher de la future gare, il faut s’engager dans un ascenseur pour une descente vertigineuse. D’immenses « barrettes » ont été coulées dans le sol pour soutenir la structure. Ces dernières sont aujourd’hui remplacées par des piliers en béton de meilleure facture. Un transfert de charge soutenu par d’énormes vérins. Depuis le passage du tunnelier Camille en décembre 2020, les équipes du chantier ont achevé le terrassement des derniers niveaux inférieurs de la gare et terminent le radier de 3,5 m (sorte de plancher de la gare). Prochaine étape ? Relier les galeries sous le RER et celles qui accueilleront les futurs quais. Une machine, alimentée par d’immenses tuyaux, travaille quant à elle sans relâche la roche, dans un bruit assourdissant. Un travail rendu difficile par le milieu exigu et des parois de plus de 20 tonnes.

Une couronne en forme de roue de vélo

Si le puits est pour le moment à ciel ouvert, une couronne en forme de roue de vélo coiffera en 2026 la gare. « On est parti sur cette idée d’un grand kiosque contemporain avec une forme arrondie. La lumière naturelle pénétrera dans l’ensemble du bâtiment grâce à l’ouverture de la coupole qui recouvre le kiosque », complète Cyril Trétout. Pour accéder aux quais, les 45 000 voyageurs attendus chaque jour emprunteront l’un des 11 ascenseurs disposés autour du puits. Le reste de l’espace creusé sera occupé par les machines techniques tandis qu’un escalier central en colimaçon, support de l’œuvre d’art de Susanna Fritscher, complétera la structure.

Pour ce qui est de l’ouverture de la gare, initialement prévue en 2025, il faudra patienter encore un peu. Le chantier devrait s’achever fin 2026.  Un chantier décidément peu commun qui s’intégrera sur la ligne 15 du Grand Paris express. Du long de ses 33 km, la ligne 15 sud traversera 22 communes de Pont de Sèvres à Noisy – Champs et reliera 16 gares en 37 minutes.

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Grand Paris express : visite du centre d’exploitation des lignes 16 et 17 à Aulnay

Les bâtiments ont été dessinés par l’architecte Mark Wilson, agence Groupe-6. © SGP/Agence Groupe 6

C’est le chantier de tous les superlatifs, à la mesure du projet du Grand Paris express. Les sites de maintenance et de remisage (SMR) et de maintenance des infrastructures (SMI) des lignes 16 et 17 du Grand Paris express, tout comme le poste de commandement centralisé (PCC) des deux lignes, seront livrés en 2024 sous l’égide de Bouygues bâtiment Ile-de-France, mandataire du groupement réalisant les travaux et gestionnaire du site. Le SMI d’Aulnay assurera aussi la maintenance des infrastructures de la ligne 15 nord.

Ces bâtiments, dont la façade cinétique est visible de l’autoroute A1, impressionnent par leur taille. Ils s’élèvent sur l’ancien site PSA, à cheval entre les départements de la Seine-Saint-Denis et du Val d’Oise, sur les communes d’Aulnay-sous-Bois et de Gonesse. Conçus par l’architecte Mark Wilson, agence Groupe-6, ils visent la labellisation HQE excellence. Le site, qui reprend le principe des sheds, typique des bâtiments industriels du XIXe siècle, à la fois en toiture et en façade, accueillera une œuvre de l’artiste plasticien Yann Kersalé. Les bâtiments sont conçus comme de grandes ondes qui soulignent les courbes des rails et le mouvement des trains.

Tour de contrôle

Le site est relié à la ligne 16 par un tunnel d’environ 1,5 km et à la ligne 17 par une liaison d’environ 1 km. La Société du Grand Paris a acquis, en 2014, 20 des 180 ha de la friche laissée par PSA.

Le poste de commandement centralisé (PCC) des lignes 16 et 17, situé dans les étages du site de maintenance des infrastructures (SMI) baptisé tour de contrôle, assurera le pilotage, la sécurité et la sûreté du métro automatique. Des tableaux de contrôle optique le permettront, chaque opérateur disposant de six écrans pour monitorer lignes et gares. 230 compagnons œuvrent sur le site.

En marge de la visite des lieux, Bernard Cathelain, membre du directoire de la Société du Grand Paris, rappelait le calendrier d’ouverture des lignes 16 et 17 : les tronçons Saint-Denis Pleyel-Clichy-Montfermeil (ligne 16) et Saint-Denis Pleyel-Gare du Bourget (ligne 17), seront ouverts fin 2026 ; le prolongement de la ligne 16 jusqu’à son terminus Noisy-Champs est annoncé pour 2028, tout comme le prolongement de la ligne 17 jusqu’au Parc des expositions de Villepinte, tandis que le tronçon de la ligne 17 reliant le Parc des expositions au Mesnil-Amelot, son terminus, est annoncé pour 2030.

Des temps de parcours divisés par trois ou quatre

La Courneuve six-routes/Le Mesnil Amelot : 22 min contre 1h02 aujourd’hui
Saint-Denis Pleyel/Le Bourget aéroport : 9 min contre 44 aujourd’hui
Aéroport Charles-de-Gaulle/Noisy-Champs : 31 min contre 1h09 aujourd’hui

PCC, SMR et SMI

PCC : Le poste de commandement centralisé récolte en temps réel les données du métro, coordonne la circulation des trains, surveille et régule le trafic, tout en assurant la qualité du service.
SMR : Le site de maintenance et de remisage est l’endroit où les trains sont réceptionnés, révisés, entretenus, réparés et entreposés.
SMI : le site de maintenance des infrastructures regroupe les engins et installations permettant la maintenance des équipements du métro en parfait état de fonctionnement (voies, tunnels, viaducs, distribution d’énergie).

En chiffres

– 5 500 tonnes de charpente métallique, soit autant de métal que la Tour Eiffel
– 20 ha : surface totale du site (1,6 km de long)
– 50 000 m2 de surface de plancher créés soit 7 terrains de foot
– 250 000 m3 de déblais dont 150 000 m3 de traitement in situ
– 1,6 km de murs de soutènement
– 3 500 m3 de béton de fondation de voies ferrées
– 400 km de fourreaux en multitubulaires
– 8 grues à tour au démarrage
– 32 000 m3 de béton
– 30 000 m2 de dallage

Les opérateurs 

Marché tous corps d’état : Bouygues bâtiment Ile-de-France avec Fayat énergie services et Clévia
NGE-Guintoli (lot TA) : réalise le terrassement et la dépollution et les travaux de réseaux enterrés et plateformes
Eiffage TP : réalise le tunnel de la ligne 16
Ineo SCLE ferro/Unifer France/Esaf/GCF (lot VFPAC) : réalisent les travaux de voies ferrées et caténaires

Un futur quartier mixte

« Le paysage urbain de ce site, fruit d’un héritage des 40 dernières années, est composé d’objets hors d’échelle : parc d’expositions, installations aéroportuaires, infrastructures routières, zones d’activités et de commerces, indique la SGP. Avec l’arrivée de nouveaux projets tels que celui du centre d’exploitation, le quartier deviendra mixte, mêlant activités tertiaires, logements, équipements publics et espaces verts dans des proportions équilibrées. Ce réaménagement représente la plus grande opération de ce type réalisée en Ile-de-France pour les dix ans à venir ».

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Bas 20e : une première forêt urbaine le long de la petite ceinture

Le site de la 1re forêt urbaine de Paris. © Jgp

Sur un site de la SNCF, récemment acquis par la ville de Paris, la première forêt urbaine de Paris s’élèvera dès 2024. Le premier adjoint Emmanuel Grégoire et Christophe Najdovski, adjoint à la maire de Paris en charge de la végétalisation de l’espace public, des espaces verts, de la biodiversité et de la condition animale, accompagnés d’Eric Pliez, le maire du 20e arrondissement avaient convié la presse, mercredi 9 novembre 2022, pour visiter les lieux. Ces terrains faisaient office de dépôt de bus jusqu’en 2017 après avoir servi de gare de marchandises jusque dans les années 1970. L’emprise concernée longe la Petite ceinture, entre le cours de Vincennes et la rue Volga.

Cette forêt, où 2 000 arbres seront plantés, des espèces à la fois indigènes et méditerranéennes, dans la perspective de l’évolution du climat parisien, sera connectée avec le Jardin de la gare de Charonne. A terme, elle permettra un cheminement sylvestre alternatif aux boulevard des Maréchaux jusqu’à la Flèche d’Or, ancienne gare de la rue de Bagnolet, lieu de spectacle acquis il y a deux ans par la ville de Paris. La Maison Faitout, centre de formation aux métiers culinaires et projet de tiers-lieu alternatif sera située dans ce corridor vert et donnera une nouvelle image au sud de l’arrondissement. Tout comme l’ancienne gare d’Avron, futur lieu de culture, actuellement occupée par un projet d’urbanisme temporaire porté par Yes we Camp, qui fait l’objet d’un appel à projets lancé par la SNCF.

Un deuxième poumon vert pour le 20e

Les tènements sur lesquels seront plantés des baliveaux ont été acquis pour la somme de 11,5 millions d’euros auprès de SNCF réseau. « Soit un prix infiniment inférieur à ce qu’il aurait été si l’on avait souhaité y réaliser une simple opération de promotion immobilière », a souligné le 1er adjoint d’Anne Hidalgo. Mais ce prix a pu être négocié avec la SNCF dans le cadre des relations globales nouées avec la mairie. 4,5 millions d’euros seront investis dans les aménagements des lieux. « Cette initiative illustre les orientations que nous souhaitons donner au plan local d’urbanisme bioclimatique (PLU), a également fait valoir Emmanuel Grégoire. Il y a encore quelques années, nous aurions loti cette emprise, pour y créer un nouveau quartier ».

Le maire du 20e Eric Pliez a souligné que les espaces verts, d’une surface équivalente, de 3,5 ha, qui vont être créés entre les portes de Montreuil et de Bagnolet, constitueront l’autre nouveau poumon vert de l’arrondissement. Ce projet s’inscrit également dans le cadre de l’appel à projets « Nature 2050 », lancé par la métropole du Grand Paris et CDC Biodiversité. « L’accès au public de ce tronçon, prévu au printemps 2024, viendra compléter l’ouverture au public de la Petite ceinture, qui représentera ainsi 12 km de promenades cumulés d’ici à la fin de la mandature pour une surface de 25 ha », souligne le Ville.

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Jeux 2024 : la cérémonie des paralympiques dévoilée

Vue de la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques place de la Concorde. © Paris 2024

Pour les premiers jeux paralympiques d’été jamais organisés en France, le comité d’organisation des JOP (Cojo) a vu les choses en grand : « On veut ouvrir grand les Jeux paralympiques avec ce lieu : le bas des Champs-Elysées et la place de la Concorde. Ce sont des endroits qui sont absolument majestueux avec des perspectives qui font rêver et qui sont aussi associés au rassemblement de notre pays chaque année », a déclaré Tony Estanguet, président de Paris 2024, le 20 octobre 2022. Cette cérémonie lancera 11 jours de compétitions sportives, qui se termineront au stade de France lors de la cérémonie de clôture, le 8 septembre 2024.

Quatre scènes seront installées place de la Concorde, sur lesquelles se dérouleront plusieurs concerts à la manière d’un festival de musique. Aux quatre coins de la place, 30 000 places payantes seront disponibles pour le public, tandis que 35 000 places gratuites seront réparties le long des Champs-Élysées d’où s’élanceront 4 400 athlètes. Présente à la conférence de presse d’annonce de cette cérémonie, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a tenu à souligner le caractère symbolique de cette place pour une cérémonie de cette ampleur, encore jamais réalisée en France : « Cette place est un symbole d’unité de notre nation et d’unité dans notre volonté d’œuvrer à ce sport plus inclusif. »

Développer l’accessibilité

L’annonce de cette cérémonie est aussi l’occasion de revenir sur l’accessibilité pour les personnes en situation de handicap. « L’inclusion est une priorité pour nos collectivités. Sur les transports, la région Ile-de-France a mis 1,5 milliard d’euros pour rendre accessibles 200 gares, nous sommes à 125 gares accessibles et il y en aura 57 de plus d’ici à Paris 2024 », souligne Patrick Karam, vice-président chargé des sports et des Jeux olympiques et paralympiques à la région Ile-de-France.

Début octobre pourtant, le ministre des Transports Clément Beaune avait avoué que la France était en retard sur ses objectifs en termes d’accessibilité des transports publics, appuyé par plusieurs associations comme APF France handicap qui se sont désolées du manque d’accessibilité des transports parisiens. Seuls 3 % des stations de métro parisiennes sont actuellement accessibles aux personnes en situation de handicap.

La place de la Concorde rénovée avant les Jeux

Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la maire de Paris, a indiqué que divers travaux de rénovation sont prévus d’ici à la cérémonie. « La ville a pris des engagements de rénovation pour que tous les éléments patrimoniaux en visibilité pendant la cérémonie soient rénovés, ce sera le cas des deux guérites surmonté des huit statues représentant les grandes villes françaises. Les guérites Lille et Strasbourg seront rénovées avant les jeux. Nous rénoverons aussi les magnifiques fontaines de Hittorff », précise-t-il.

Quant au grand projet de réaménagement de la place de la Concorde prévu depuis 2018, Emmanuel Grégoire affirme qu’il est trop tôt pour annoncer quoi que ce soit, mais des informations devraient être dévoilées dans les prochains mois. L’ambition de la mairie de Paris était de verdir et de piétonniser une partie de la place avant les Jeux.

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Paris 2024 : la 1re pierre du Prisme, dédié à la pratique universelle du sport, posée à Bobigny

Le Prisme a été conçu selon les règles de la conception universelle et disposera de 13 000 m2 pour développer la pratique du sport pour les personnes en situation de handicap. © Demathieu Bard

C’est l’un des équipements emblématiques des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024, autant par « son ambition que par sa conception », a résumé Stéphane Troussel, président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, lors de la cérémonie de la pose de la première pierre du Prisme à Bobigny. Cet équipement, dont le nom est l’acronyme de pôle de référence inclusif sportif métropolitain, entièrement dédié à la pratique universelle du sport, sera en effet unique en Europe, tant par sa taille – 13 100 m² dont 8 200 m² de surface utile sur trois niveaux – que par la prise en compte de l’ensemble des handicaps. Prévu pour être un site d’entraînement pour les Jeux de Paris 2024, il en constituera l’un des principaux éléments de l’héritage.

Stéphane Troussel s’est déclaré très « heureux de lancer ce beau projet » et a partagé sa « fierté [d’être tous] réunis pour offrir à la Seine-Saint-Denis, à la métropole, à la région et à l’ensemble du pays cet établissement », qui représente un « signal fort », souhaitant « faire du Prisme le vaisseau amiral du développement du sport pour toutes et tous ». Il a également signalé que 200 partenaires ont été associés à la construction du projet et souligné l’intérêt du site d’implantation de Prisme, à proximité de l’hôpital Avicenne et de l’université Paris 13. « Prisme sera aussi un espace de recherche et de formation, l’objectif est que ce soit un lieu ressource pour le monde sportif, les collectivités locales, les clubs… pour faire évoluer les pratiques », a poursuivi le président du Département, à qui la présidente de Région, Valérie Pécresse, a rendu hommage pour « cette superbe idée ».

« Héritage immatériel majeur »

« La Seine-Saint-Denis sera le terrain des Jeux paralympiques, près de la moitié des épreuves paralympiques se dérouleront dans ce département, a quant à elle salué Marie-Amélie Le Fur, présidente du Comité paralympique français. Le Prisme est le symbole matériel d’un héritage immatériel majeur que nous construisons ensemble. [Il] rayonnera bien au-delà du département. » « Le Prisme est un fabuleux témoin de notre ambition, un exemple en matière d’héritage », a renchéri le président de Paris 2024, Tony Estanguet.

Conçu par Gulizzi architecte et l’Agence Romeo architecture selon les règles de la conception universelle, le Prisme pourra accueillir tous les publics et situations de handicap (jusqu’à 1 500 usagers) dans une logique inclusive. Par exemple, une salle multisport aura un plancher LED qui permettra aux déficients visuels d’identifier le terrain, a illustré Amaury Guilbert, ingénieur travaux chez Demathieu Bard, lors de la visite du site.

Investissement de plus de 55 millions d’euros

Réalisé sous maîtrise d’ouvrage du département de la Seine-Saint-Denis par un groupement mené par Demathieu Bard, « le chantier permettra de consacrer 10 % des heures travaillées (plus de 70 000 h) à des publics en insertion professionnelle de la Seine-Saint-Denis et de promouvoir l’accès des PME-TPE du territoire à la commande publique, avec un objectif de 25 % du montant global des marchés, comme le prévoient les engagements pris avec la Solideo », font valoir les porteurs du projet et principaux financeurs.

Le Prisme représente un coût d’investissement de 55,5 millions d’euros HT financé par le département de la Seine-Saint-Denis, avec, à date, les contributions de la métropole du Grand Paris (13 millions d’euros), de la Solideo (4 millions d’euros), de la région Ile-de-France (4 millions d’euros), du Fonds de solidarité et d’Investissement interdépartemental (2,3 millions d’euros) et de la Ville de Bobigny (500 000 euros).

Alors que les travaux ont démarré dans le courant de l’été dernier avec la réalisation des terrassements, la livraison du Prisme est programmée pour le premier trimestre 2024 et une ouverture au public en septembre-octobre 2024.

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Un conseil olympique pour rassurer sur la préparation des JOP

France saint denis construction of a bridge above an highway

Emmanuel Macron a semble-t-il tenu à s’impliquer personnellement pour envoyer un signal rassurant sur l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Un conseil olympique avec les parties prenantes s’est tenu à l’Elysée le 29 septembre durant près de 2h30, permettant de faire le point sur l’avancement des différents dossiers qui suivraient tous le rythme prévu. Et ainsi apaiser les inquiétudes qui se font parfois jour.

Sur chacun des dossiers – abordés parfois en profondeur -, les objectifs affichés semblent en effet être atteints. Sur les chantiers tout d’abord, la Solideo affirme être dans les temps. La désinstallation des grues a commencé sur le site du Village des athlètes et les travaux de second œuvre débutent. Du côté du Centre aquatique olympique, sous maîtrise d’ouvrage de la métropole du Grand Paris, l’installation de la charpente est en cours et la passerelle pour le relier au Stade de France a été posée cet été. Les ambitions en matière de marchés publics semblent pas ailleurs en passe d’être tenues, que ce soit pour l’attribution aux TPE, PME et au secteur de l’ESS (voir encadré) ou pour les clauses d’insertion (50 % de l’objectif cible serait aujourd’hui atteint, soit plus que prévu à ce stade).

1,8 % de dépassement de budget hors inflation

Sur les aspects financiers, les craintes pour la Solideo sont aussi plutôt écartées malgré le contexte d’inflation et de hausse des prix des matériaux. Sur l’enveloppe de 4 milliards d’euros, le dépassement serait limité à 1,8 % hors inflation. La projection de hausse liée à l’inflation est estimée, à horizon 2024 et selon un scénario plutôt pessimiste, à 150 millions d’euros. Si ces chiffres doivent encore être consolidés, l’Elysée considère donc le budget « tenu » et a annoncé que l’Etat prendrait sa part, soit environ les deux tiers comme pour les autres dépenses. Le reste devant être assuré par les collectivités locales, dont les représentants ont fait valoir que cette participation devra tenir compte de leurs autres contraintes.

Du côté de Paris 2024, les projections financières sont « en cours de révision » et une nouvelle maquette doit être finalisée d’ici à la fin de l’année qui permettra de donner de la visibilité sur les recettes et les dépenses. Avec quelques imprévus et l’inflation, l’Etat reste vigilant sur ce point tout en rappelant le principe « les Jeux financent les Jeux », c’est-à-dire sans argent public.

Le défi de la cérémonie d’ouverture

Le conseil olympique a aussi été l’occasion d’aborder les cérémonies d’ouverture, dont celle des JO sur la Seine qui inquiète notamment sur les questions de sécurité. L’Elysée a toutefois rappelé, pour écarter les possibilités de changement, qu’il n’y a pas de site alternatif prévu. Cette étape constitue toutefois un « défi de taille », reconnaît-on au sommet de l’Etat. D’un point de vue logistique notamment, avec la gestion de 162 bateaux qui devront être alimentés en électricité. Jusqu’ici, chaque difficulté a conduit à l’identification de solutions, parfois complexes. Pour les Jeux paralympiques, les études sur l’impact des installations sur la Place de la Concorde sont en cours.

La Seine est par ailleurs au centre des attentions car certaines épreuves doivent s’y dérouler. Un grand plan d’actions a donc été mis en place par les pouvoirs publics afin d’assurer la désinfection des stations d’épuration, de mettre en place des déversoirs d’orages et d’éliminer les mauvais branchements d’évacuation des eaux usées. Haropa port est notamment chargé des réseaux d’assainissement pour que les bateaux ne rejettent plus leurs eaux usées dans le fleuve. A mi-2022, le réseau était en place et la moitié des bateaux étaient connectés.

Les études sur la qualité de l’eau ont par ailleurs démontré que les objectifs prévus pour 2022 sont atteints et que les travaux nécessaires sur les usines d’assainissement ont été réalisés. Des déversoirs d’orage restent en revanche encore à construire. Des sites de baignade ouvriront progressivement et des événements tests doivent avoir lieu à l’été 2023.

« Etat d’esprit collectif »

D’autres sujets ont été balayés lors de cette réunion, dont la sécurité – qui nécessitera la mobilisation des polices municipales – ou les transports, avec un calendrier qui devrait être tenu pour le prolongement de la ligne 14 du métro. Sur l’héritage et la billetterie, les travaux avanceraient aussi au rythme prévu.

« Tout le monde a salué l’état d’esprit collectif et la volonté d’avancer, rapporte Stéphane Troussel, président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, qui participait à ce conseil olympique. L’état d’esprit était très positif. »

Marchés publics : le compte n’y est pas… encore

La Fédération française du bâtiment (FFB) Ile-de-France alertait récemment sur le fait que, sur les ambitions de la Solideo d’attribution des marchés publics aux TPE, PME et acteurs de l’ESS, le compte n’y était pas. Nous rapportions ainsi dans nos colonnes le 16 septembre que, à la mi-février 2022, seulement 14 % des montants des marchés avaient bénéficié à cette cible. La Solideo indique, elle, un chiffre de 24,3 % en février et de 30,3 %, soit 438,6 millions d’euros au 13 septembre. « Ce montant représente 85 % de notre objectif à horizon 2024 », indique le maître d’ouvrage des équipements olympiques.

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Unisson(s) : pour que les architectes diffusent une esthétique bas-carbone

Laurent Morel, président d’A4MT (action for market transformation) (à dr.) et Cédric Borel, directeur général d’A4MT. © Jgp

« Unisson(s) est le mouvement français du nouveau Bauhaus européen », se félicitait Maud Caubet vendredi en fin d’après-midi dans les allées de la première édition du Salon de l’immobilier bas-carbone (Sibca), au Grand Palais éphémère. L’architecte figure parmi les initiateurs de cette démarche qui vise une transformation des contraintes de la RE2020 en opportunité de concevoir une nouvelle architecture bas-carbone et du vivant.

Dominique Boré, présidente d’honneur de la Maison de l’architecture et membre de l’Académie d’architecture, assure le commissariat général d’Unisson(s), porté également par A4MT, Construction 21, et l’Institut français pour la performance du bâtiment (Ifpeb). « Le RE2020 donne un ensemble de règles techniques, il revient aux architectes d’en faire la synthèse et de les traduire en une nouvelle esthétique », résume Anne Rouzée, architecte, associée d’Ateliers 2/3/4/, qui fait partie du comité scientifique d’Unisson(s).

Encourager l’émergence d’une nouvelle architecture

« Nous souhaitons réunir les acteurs de la conception, de la construction, de l’aménagement, du paysage et de l’industrie afin d’encourager l’émergence d’une nouvelle architecture, socle de l’évolution des nouveaux enjeux dans un écosystème en mutation, pour concevoir, construire et rénover les grands projets urbains et les bâtiments de demain, dans un esprit de partage des solutions », a souligné Laurent Morel, président d’A4MT (action for market transformation), la société de conseil qu’il a fondée avec Cédric Borel, déjà engagée dans le Booster du réemploi.

Un film documentaire de 26 min, conçu par Annabelle Ledoux, (agence Les grandes idées) et Maud Caubet, un livre, ainsi qu’un manifeste constituent déjà le dispositif. Celui-ci se complètera d’ ateliers de design thinking thématiques « lors desquels les participants seront invités à questionner leur regard sur l’architecture du bas-carbone et du vivant ».

Les premiers signataires

BNP Paribas real estate, Bouygues immobilier, Bureau Veritas France, Celsius energy, cabinet Malaquin, Contrast-e, Espaces ferroviaires, Quartus, Nexity, Société de la Tour Eiffel et Sogelym dixence. Unisson(s) s’appuiera par ailleurs sur le réseau de l’association Architecture & maîtres d’ouvrage (AMO).

3 questions à Dominique Boré, commissaire général d’Unisson(s)

02 unissons
Dominique Boré. © Jgp

– Pourquoi cette initiative ?

Parce que chaque secteur doit « faire sa part » et parce que ceux-là ont une contribution significative aux impacts environnementaux de l’humanité, l’immobilier et la construction sont nécessairement concernés par la transition vers une économie bas carbone.

– Ce n’est quand même pas un retour vers le passé ?

Évidemment pas, même si avant l’ère industrielle la construction fut bas carbone : le potentiel énergétique des fossiles n’était pas encore connu. Bien sûr, c’était une autre époque, bien sûr, les paradigmes de la conception architecturale de l’époque n’intégraient pas – entre autres – le niveau de confort, les technologies, les usages du temps présent. Cependant, les techniques préindustrielles ou l’utilisation de matériaux vernaculaires nous rappellent qu’il y a une alternative à nos pratiques massifiées, carbonées et de surconsommation.

Une conviction : si les matériaux doivent être revus aujourd’hui à l’aune de leur empreinte carbone et de leur impact sur les ressources naturelles (ou issus du réemploi), il existe un ensemble de solutions qui se déterminent à une échelle supérieure. Ce niveau supérieur est une nouvelle pensée architecturale, celle du mariage de l’ensemble des contraintes et des usages, dans une nouvelle écriture préservant et sublimant toute forme de ressource de matière première ou la somme des produits et matières bas carbone. Choix des matériaux à la fois géo et biosourcés, mixité fonctionnelle, construction légère, essentialisation, notion  de « building as a material bank »… les architectes et concepteurs font déjà preuve de créativité soit par engagement ou lorsque le maître d’ouvrage a une demande authentique.

– Qu’est-ce qui vous pousse aujourd’hui à l’optimisme ?

Un chemin opérationnel se dessine déjà vers la neutralité carbone dans la gestion du parc existant et la nouvelle Réglementation environnementale RE2020 instaure depuis le 1er janvier 2022 la contrainte carbone, par le calcul, de tous les projets neufs. La profession prend enfin le virage d’une architecture du bas carbone. Et elle aborde en même temps un nouveau défi : reconnecter le bâtiment avec son environnement vivant. Pourquoi le vivant ici ? Parce qu’une fois qu’on a bâti, il y a cette construction érigée et ce qui reste de nature autour, comme la matière et l’antimatière. Là également, c’est une question d’équilibre, d’intelligence et de bon sens.

Cette nouvelle architecture composera davantage avec la biodiversité pour permettre à la nature de reprendre force et permettre la préservation du vivant. Personne n’a encore décrit le champs des solutions de l’architecture pour le bas carbone et le vivant. C’est l’ambition du mouvement Unissons(S), que l’industrie immobilière guidée par les architectes et de façon exemplaire, engage ce « grand virage » que l’ensemble des activités humaines doit embrasser.

Le nouveau Bauhaus européen : créer un nouvel art de vivre durable

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Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. © Arno Mikkor

«Le nouveau Bauhaus européen associe la grande vision du pacte vert pour l’Europe à des changements concrets sur le terrain, faisait valoir Ursula von der Leyen, présidente de la commission européenne, lors du lancement de la démarche. Des changements qui améliorent notre vie quotidienne et que tout un chacun peut percevoir non seulement dans les bâtiments et les espaces publics, mais aussi dans la mode ou l’ameublement. Le nouveau Bauhaus européen vise à créer un nouvel art de vivre qui allie durabilité et bonne conception, qui nécessite moins de carbone et qui soit inclusif et abordable pour tous »
Cela «  en jetant des ponts entre la science et l’innovation, d’une part, et l’art et la culture, d’autre part, et en adoptant une approche globale ». Concrètement, quelque 85 millions d’euros sont consacrés à des projets de nouveau Bauhaus européen dans le cadre des programmes de l’UE pour la période 2021-2022. « De nombreux autres programmes de l’UE intégreront le nouveau Bauhaus européen en tant qu’élément contextuel ou priorité, sans budget spécifique prédéfini  », est-il annoncé.

En partenariat avec  https://www.lejournaldugrandparis.fr/wp-content/uploads/2014/07/Capture-d%E2%80%99%C3%A9cran-2015-09-23-%C3%A0-12.07.29.png

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